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Défense des Départements : la mobilisation prend de l’ampleur

Alors que le président de la République doit rendre prochainement son arbitrage, plus d’un millier d’élus se sont réunis à La Seine Musicale pour affirmer leur refus de la disparition annoncée des Départements franciliens.

Depuis le 24 décembre dernier et la fuite dans la presse du « scénario privilégié » par le préfet de Région, Michel Cadot, les élus franciliens sont vent debout contre un projet proposant la suppression des Départements d’Île-de-France au profit de l’actuelle Métropole du Grand Paris et de ses onze Établissements publics territoriaux. Alors qu’Emmanuel Macron doit s’exprimer dans les jours à venir dans le cadre d’une conférence des territoires spécifique, les présidents des sept Départements franciliens rejoints par la présidente de la Région, Valérie Pécresse, ont multiplié les actions depuis le début du mois de janvier. Une pétition défendant « une Métropole ambitieuse, solidaire et démocratique avec les Départements » a déjà reçu l’adhésion de plus de 500 maires, bien au-delà des clivages politiques habituels…

 

Si les élus étaient bien présents, mercredi soir à La Seine Musicale de Boulogne, dont le président du Sénat, Gérard Larcher et le président de l’Association des Départements de France, Dominique Bussereau, la réunion a cette fois surtout donné la parole à la société civile dans le cadre de deux tables rondes, portant l’une sur la solidarité, l’autre sur l’investissement. « Chaque échelon territorial est le niveau optimum pour un certain type de mission, a souligné Jean-Louis Chaussade, directeur général de Suez. Entre ce qui relève des communes et ce qui relève de la Région, le Département est le bon niveau. » « Le risque majeur est la perte de la proximité, a expliqué pour sa part Séverine Leplus, directrice générale de Val-d’Oise Habitat. Dans le domaine du logement, il faut à la fois être proche du terrain mais aussi pouvoir garantir l’équilibre entre des territoires très divers. De plus, sans les garanties d’emprunt du Département, nous ne pourrions plus investir… » « Ce sont les Départements qui permettent aux petites communes d’investir, a renchéri Guy Geoffroy, président de l’Union des maires de Seine-et-Marne. On oublie trop souvent que les collectivités locales sont à l’origine de 75 % de la commande publique alors que leur part dans la dette de la France n’est que de 9 % ! »

 

 

Les tables rondes réunissant des acteurs de la société civile étaient animées par Thomas Hugues. CD92/OLIVIER RAVOIRE


« Pourquoi veut-on détruire ce qui marche pour rafistoler une Métropole du Grand Paris qui ne marche pas ?, s’était interrogé un peu plus tôt Patrick Devedjian. La haute administration cherche à reprendre la main sur les collectivités locales. Cette même haute administration qui a créé dans le passé les déséquilibres urbains et sociaux que nous essayons de corriger depuis la décentralisation. »

Prochaine mobilisation le 7 février, avec une journée « sans Département ». Dans les Hauts-de-Seine, un service minimum sera cependant assuré.

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Le site de la Grande Métropole